Au coeur de l’été parisien, cinq jeunes femmes s’ennuient autant professionnellement que sexuellement. Aspirant toutes à la liberté, la vraie; elles vont se retrouver par le plus grand des hasards sur les routes, jusqu’à s’échouer dans la maison de campagne de l’une d’elles. Les journées passent et l’idée de monter un spectacle pour la fête municipale se concrétise. Les répétitions commencent, cependant, une seule chose leur manque terriblement: un homme ! L’arrivée imprévue de François, le fiancé de l’une d’elle est donc accueillie à bras ouverts. Il devra désormais mettre en scène les apprenties danseuses pour le spectacle qui approche, mais aussi (et surtout) satisfaire leurs désirs insatiables.

La création de la comédie paillarde
Réalisé en 1972 par Jean-François Davy, Bananes Mécaniques est le premier opus de la trilogie paillarde réunissant Prenez la queue comme tout le monde (1973) et Q – Au plaisir des dames (1974). Faisant suite à l’échec commercial de son précédent film, Le Seuil du vide (1971) et étant désireux d’instaurer un nouveau genre mêlant humour et érotisme, Jean-François Davy écrit Bananes Mécaniques en huit jours seulement et le réalisera tout aussi rapidement, en seize jours !
Le goût de l’improvisation
Véritable record de vitesse, l’équipe technique se voit donc obligée de boucler rapidement le tournage et tournera ainsi le dernier quart d’heure du film durant trente-six heures non-stop !
À ce plan de travail serré s’ajoute des imprévus de taille tel que l’abandon d’une comédienne avant le tournage. Ni une, ni deux, Jean-François Davy demande alors (naturellement) à sa femme de rejoindre le projet. On peut imaginer le casting final comme une sorte de grand repas dominical en famille, puisque parmi les quelques interprètes se trouve Christel Micha, sa compagne donc, à l’origine monteuse du projet ainsi que … sa soeur, Marie-Claire Davy qui incarne l’un des cinq personnages principaux.
À savoir: Davy lui-même fera une petite apparition dans son propre film et jouera l’amant suicidaire.
Une vision fraichement féministe
C’est ce qu’on appelle le timing parfait: réalisé en 1972, Bananes Mécaniques s’inscrit en pleine révolution sexuelle post-68, profite de la levée de la censure en France ET de l’effervescence érotique précédant la loi X de 1975. Combo gagnant pour Davy qui décide alors de briser la vision traditionnelle et de mettre en scène non pas des hommes et leurs désirs mais cinq jeunes et fraiches parisiennes, nymphomanes diront certains, pour ma part je préfère les qualifier de très libérées. À grands coups de strip-tease intégral (la scène cruciale du film) et de chorégraphies totalement psychédéliques, Davy filme la femme (surtout son corps) des années 70, pattes d’eph’, sabots en bois et crinière au vent dans toute sa splendeur.

Un million d’entrées
Initialement réalisé pour renflouer les caisses de Davy dont l’achat d’une maison (qui n’est autre que celle du film) a laissé sur la paille, Bananes Mécaniques remporte un succès inattendu puisque durant l’été 1973, il dépassera la barre symbolique du million d’entrées ! Cependant, ce sera seulement deux ans plus tard que Davy se fera réellement connaître du public avec Exhibition et ses trois millions et demi d’entrées. Du point de vue de la critique, Bananes Mécaniques sera le film-évènement du Festival de Cannes en 1973, jugé audacieux de par son approche de la vision féminine/ste et de son savoureux mélange de genre.

Il est vrai qu’après plusieurs décennies, Bananes Mécaniques a prit quelques rides notamment sur le plan sonore: prise de son direct et musique porno-blues (mes plates excuses à Mr B.Root…) ne font pas bon ménage pour nos jeunes oreilles habituées à l’érotique 2.0; mais le film se regarde comme une belle carte postale cochonne qui traînerait dans la boîte à souvenirs de papa, maman.
J’espère que cet article vous a plu; à bientôt sur cinéma érotique 🍑
Autrice – couteau suisse, j’écris pour le cinéma, la bande-dessinée et la littérature autour (toujours) du cinéma érotique et pornographique.
Grande défenseure d’un genre encore trop peu (re)connu, cinema-erotique tente de rendre ses faits d’armes au cinéma (oui oui !) érotico-pornographique, en revenant sur son (incroyable) Histoire, ses succès et les personnages qui y ont contribué.
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